Boris Eltsine devance d'une courte tête son principal adversaire Guenadi Ziouganov, au premier tour des élections russes. Il serait crédité d'un peu plus de 35 % des voix contre 32 % pour le communiste. L'outsider Alexandre Lebed, nationaliste modéré, provoque quant à lui la surprise en rassemblant 15% des suffrages. Fidèle à ses scores ordinaires, le nationaliste Jirinovski obtient 6% des voix. Cette élection que l'on annonçait comme "l'être ou ne pas l'être de la Russie", n'a guère provoqué l'enthousiasme de la population : seulement 65% des inscrits se seraient déplacés jusqu'aux urnes, malgré l'enjeu de cette présidentielle.
Les désistements pour le second tour, prévu entre la fin juin et la mi-juillet, ont déjà commencé. Les voix recueillies par Alexandre Lebed, nouvel arbitre de cette élection, seront chèrement négociées. On évoque déjà un futur poste de ministre de la défense et de l'intérieur pour ce militaire ex-héros de la guerre d'Afghanistan, si Boris Eltsine remporte l'élection avec l'aide de ses voix. En attendant, le président sortant a appelé ses concitoyens à "avancer vers la stabilité et le bien-être" et à refuser "le retour vers les révolutions et les troubles".